Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes, bien qu’elles soient souvent perçues comme une problématique notammentt masculine. En réalité, le sous-diagnostic des maladies cardiaques chez les femmes est un phénomène récurrent, lié à des facteurs physiopathologiques, socio-culturels et médicaux qui entravent la détection précoce des risques.
En particulier, les femmes exposées à des niveaux élevés de stress, des horaires de travail exigeants et des pressions professionnelles, comme par exemple les dirigeantes, doivent être particulièrement vigilantes. Un bilan de santé approfondi cardio est donc indispensable pour détecter les signes précoces de pathologies cardiaques et mettre en place des mesures préventives.
Pourquoi les femmes sont-elles sous-diagnostiquées en cardiologie ?
1. Des symptômes différents de ceux des hommes
Les symptômes des maladies cardiaques chez les femmes ne sont souvent pas les mêmes que chez les hommes. Tandis que les hommes présentent principalement des douleurs thoraciques classiques lors d’un infarctus du myocarde, les femmes peuvent ressentir des symptômes beaucoup plus subtils et divers, tels que :
- Fatigue excessive
- Sensation de malaise
- Difficultés respiratoires
- Nausées
- Douleurs dans le dos, les mâchoires ou l’abdomen
- Troubles du sommeil
Ces symptômes, moins visibles et souvent confondus avec d’autres problèmes, peuvent entraîner une démarche médicale tardive ou incorrecte, ce qui retarde le diagnostic.
📌 Source : European Society of Cardiology – Heart Disease in Women
2. Un manque de prise en compte des spécificités féminines
Les études cliniques sur les maladies cardiaques ont historiquement été menées principalement sur des hommes, ce qui a conduit à une méconnaissance des facteurs de risque spécifiques aux femmes. Les facteurs hormonaux, comme les changements liés à la ménopause, ou l’impact des contraceptifs hormonaux, influencent considérablement la santé cardiaque des femmes.
Il existe également des pathologies spécifiques, telles que la pré-eclampsie, cardiomyopathie du péri-partum par exemple, souvent ignorées dans la recherche clinique et moins étudiées en raison de leur faible prévalence. Cette invisibilité contribue à une moins bonne prise en charge des femmes par rapport aux hommes.
📌 Source : American Heart Association – Gender Differences in Heart Disease
3. Des stéréotypes de genre persistants dans le diagnostic médical
Malgré les avancées dans la médecine, des biais de genre persistent dans la manière dont les médecins abordent les symptômes cardiaques des femmes. Des études montrent que les femmes sont plus susceptibles de se voir attribuer des diagnostics erronés tels que l’anxiété ou la dépression, plutôt que d’être testées pour des maladies cardiovasculaires.
Cela peut également s’expliquer par un manque de sensibilisation dans le corps médical sur la nécessité de prendre au sérieux les risques cardiaques féminins, et de réaliser des tests approfondis en fonction de la physiologie spécifique des femmes.
Comment un bilan de santé approfondi cardio peut-il remédier à ce sous-diagnostic ?
1. Des tests spécifiques pour les femmes
Un bilan de santé approfondi cardio chez Montaigne Santé inclut des examens spécifiques qui tiennent compte des différences physiologiques des femmes. Cela comprend des analyses approfondies du cholestérol, de la pression artérielle, ainsi que l’évaluation du risque coronaire par des outils tels que le score calcique.
Le score calcique coronarien, par exemple, permet de mesurer les dépôts de calcium dans les artères coronaires, un indicateur important de l’athérosclérose et des risques de maladies cardiaques, qui peut toucher les femmes sans symptômes apparents.
📌 Source : Lancet – Coronary Artery Calcium Scoring
2. Prise en compte des facteurs hormonaux
Les changements hormonaux des femmes, surtout après la ménopause, peuvent accroître leur risque cardiovasculaire. Dans un bilan de santé cardio, une attention particulière est portée à l’évaluation de la fonction thyroïdienne, ainsi qu’à l’analyse de la glycémie, car l’insulinorésistance est plus fréquente après la ménopause et joue un rôle crucial dans les risques cardiaques.
3. Des examens préventifs adaptés aux femmes cadres
Les dirigeantes et femmes CSP+, confrontées à un stress intense et à des rythmes de travail soutenus, doivent inclure des tests cardiovasculaires dans leur suivi régulier. Un bilan cardiovasculaire complet comprenant des examens comme l’électrocardiogramme (ECG), l’échographie cardiaque, et un bilan lipidique approfondi est essentiel pour détecter toute anomalie avant qu’elle ne devienne un problème grave.
Exemple concret : comment un bilan de santé approfondi cardio a permis d’identifier un risque cardiaque chez une dirigeante
Prenons l’exemple d’une dirigeante de 47 ans, active et en bonne santé apparente, mais qui se sent régulièrement épuisée et stressée. Lors de son bilan de santé, un bilan lipidique a révélé un taux de LDL élevé, ainsi qu’une pression artérielle légèrement supérieure à la normale. Le score calcique, qui avait été inclus dans son bilan, a montré des signes de calcification des artères coronaires, alertant ainsi les médecins sur un risque accru de maladie cardiaque. Une intervention précoce incluant des ajustements alimentaires, l’introduction de traitement, et un suivi rapproché, a permis de réduire significativement son risque cardiovasculaire, et de limiter ainsi, voire d’éviter, l’apparition de complications graves, comme un infarctus.
Pour conclure, le sous-diagnostic des femmes en cardiologie est un problème majeur qu’il faut corriger. Un bilan de santé approfondi cardio, adapté à la physiologie féminine et aux facteurs de risque spécifiques, est un levier essentiel pour prévenir les maladies cardiaques et garantir la santé des dirigeantes et des femmes professionnelles. Ne laissez pas les biais de genre mettre votre santé en péril : investissez dans une prévention proactive grâce à un bilan de santé approfondi cardio.
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Adrien Dereix,
Directeur Médical de ELSAN Prévention – Montaigne Santé
